par jack de Nazareth

lundi 19 février 2007

Il est né le divin enfant

Jouez haut bois résonnez musette...
et oui mes chers disciples voilà que la prophétie s'est accomplie, et me voilà donc Papa d'un magnifique petit Elliot (avec deux "L" pour s'envoler).
voici le récit de sa venue.

09h07 - Papa se réveille et entre dans le salon pour embrasser Maman. Elle sent des choses étranges dans son ventre et s'en inquiète un peu car Bébé est théoriquement prévu dans 10 jours. Papa la rassure et lui demande si elle est allée chercher des petits pain à la boulangerie.
 
09h53 - Après avoir avalé un solide petit déjeuner, Papa décide d'aller faire une sieste.
 
11h24 - Maman commence à sentir des petites contractions, Papa déjeune et part travailler fortement persuadé que Bébé ne viendra pas aujourd'hui: il n'a pas mis son pantalon préferé, il ne s'est pas rasé et a de toutes façons déjà posé ses congés parentaux au 18.
 
12h48 - Papa est arrivé au travail et reçoit un sms de Maman parlant de contractions, il fume une clope et commence à flipper.
 
14h02 - Maman appele Papa pour confirmer les contractions, il quitte le travail à 14h09 en signant sa feuille de départ pour 14h30
 
14h11 - Papa panique mais trouve une planche de salut: il a entendu dire que des jeunes ou futurs pères arrivent parfois à s'enfuir au Mexique en prétextant un achat de cigarettes et se prépare donc à bousculer 2 vieux et une poussette à 300 euros conduite par une femme en jogging (quelle faute de goût !) pour descendre au prochain arrêt devant un tabac...
 
14h13 - la tentative d'evasion est un échec: il s'est trompé de Bus dans sa précipitation et c'est le 125 et non le 325 qui s'arrête devant le tabac, il est fait comme un rat.
 
14h44 - Papa est arrivé à la maison et constate qu'il n'a mis que 41 mn pour faire le trajet, il en déduit qu'il peut gratter un quart d'heure de sommeil par jour et en fait part à Maman qui lui dit entre 2 contractions que ce n'est pas le moment pour réfléchir à ce genre de conneries. Voilà un bel exemple d'ingratitude féminine...
 
15h30 - les contractions se rapprochent, elles passent de 3 à 1mn. Maman souffre dans la baignoire et Papa se coupe en se rasant.
 
15h58 - Papa s'occupe de Maman à quatre pattes sur le lit, il court dans tout les sens entre les contractions pour chercher les clefs de voiture, préparer la valise et appeler la maternité. Il s'arrête parfois dans la cuisine pour manger des "double chocolate crisps" afin de reprendre des forces et aussi parce que c'est vachement bon, "les double chocolate crisps" de chez IKEA. 
 
16h37 - Départ pour la maternité mais il n'y a aucun tabac sur le trajet, échec de la 2ème tentative d'évasion.
 
17h01 - Arrivée à la maternité: Maman est pris en charge (89kg, c'est le cas de le dire) par une jeune et jolie stagiaire. Verdict: ouverture du col à 2 doigts. Papa se dit qu'il lui mettrait bien une cartouche, à la petite. 
  
19h33 - la jeune et jolie stagiaire cède sa place à une sage femme plus experimentée qui rassure tout se suite notre sympathique couple: elle propose de faire couler un bain pour que Maman puisse se soulager dans l'eau, terme qui prendra toute son ampleur à 21h59.

19h52 -
le col est à présent ouvert de 4cm, les contractions sont de plus en plus
douloureuses mais Papa tient le coup.
 
20h11 - le personnel s'affaire autour de Maman, c'est le moment idéal pour tenter une 3ème évasion. Papa prétexte la faim pour quitter l'hôpital mais les tabacs sont tous fermés à cette heure... de rage il se rue dans un MacDo pour acheter 3 cheesburgers à emporter qu'il paye 2,85 euros par CB et les avale en retournant à la maternité, c'est toujours ça que les boches n'auront pas ! (dicton Alsacien)
 
21h24 - les compteurs s'affolent: le col de Maman s'est ouvert de 4 cm en 1 heure: c'est quatre fois plus que la moyenne et Papa annonce fièrement à Maman qu'elle a gagné 4 heures de travail. Maman, qui souffre le martyr lui rétorque que c'est trop tard pour la péridurale, qu'elle veut tout arrêter et rentrer à la maison.
 
21h59 - A ce moment du récit, on constate un fait physique qui mérite à mon sens d'être relevé:lorsque une femme en travail d'acouchement pousse, elle contracte et relâche totalement ses sphincters, TOUS ses sphincters y compris l'anus. Nous avons donc:
une baignoire pleine d'eau + une femme qui pousse = des dizaines de crottes qui remontent à la surface pour finalement se rejoindre et venir s'echouer entre les seins de Maman, les lois de la physique sont impénétrable.
 
22h07 - un homme entre dans la pièce et en ressort aussitôt, il devait chercher les toilettes, se dit Papa.
 
22h13 - Bébé travaille dur pour s'engager vers la sortie et a une crise de hoquet, ce qui fera dire à Maman entre 2 gémissements: "j'ai le hoquet dans mon cuuuuuullllll!!!!!!!".
Sans commentaires... 
 
22h22 - Maman a tellement mal qu'elle hésite à aller sur la table d'acouchement. Ils décident finalement de rester dans la baignoire pour limiter les efforts car Bébé est bien décidé à toucher la chatte de sa mère avec ses 2 oreilles.
 
22h29 - les cheveux d'Elliot apparaissent après une dizaine d'ultimes poussées. Papa n'en croit pas ses yeux, et eux non plus.
 
22h30 - Bébé présente sa tête d'ange et la relève si bien pour chercher le regard de Papa qu'il achève de déchirer complètement le périnée de sa Maman Chérie. Cela a pour effet d'ajouter une splendide mare de sang dans la baignoire qui se marie d'ailleurs parfaitement avec les crottes flottantes et autres divers liquides douteux...
 
22h31 - c'est le grand moment ! Elliot sort violement du corps maternel, s'étire rapidement dans l'eau et est immédiatement posé sur le ventre de sa Maman qui est allée au bout d'elle même pour accomplir ce petit miracle: Ca y est, ils sont réunis tous les trois et aucun d'eux n'avait jamais vécu un moment aussi fort auparavant, c'est précisement CE MOMENT qui, quoiqu'il advienne, les lient jusqu'à la mort (ou un divorce).
 
22h38 - Papa coupe avec fierté le cordon en déclarant d'un ton décidé et rassurant:
"Je te sépare de ta Maman, mais c'est pour mieux la retrouver après". Cette phrase fait un bide total auprès des sages femmes occupées à mettre des linges chaud sur Elliot pour ne pas avoir de procès si le Bébé attrape un rhume.
 
22h43 - Maman est à présent sur le lit et Papa est confronté à sa 1ère décision de père. Il doit choisir des habits pour Elliot dans la valise et ne comprend pas certains mots du langage féminin comme body, turbulette, pyjama, chaussons... il s'en sort héroïquement mais commet une terrible erreur: il passe devant Maman au moment ou sort le Placenta, et ne souhaite surtout pas s'étendre sur le sujet.
 
22h59 - Long et doux moment entre un père et un fils qui se retrouvent après tous ces mois de caresses, bisous et chansons à travers le ventre de Maman, Papa caline son fils et l'habille pour la première (et dernière!) fois. "Vous faites cela très bien" dit une sage femme qui dit ça à tous les papas pour les rassurer.
 
23h17 - Papa et Bébé retrouvent Maman qui est en train de se faire recoudre, mais Papa n'est plus à cela près. Ils discutent tranquillement ensemble comme s'ils se rappelaient d'un doux rêve, le bonheur a chassé les craintes et les douleurs, c'est à la fois la fin et le début d'une grande aventure à trois.
 
01h10 - Maman reçoit un plateau repas somme toute anodin mais elle déclare que "c'est comme le premier repas de ma vie"  et se régale, elle aime bien manger, Maman.
 
01h47 - Nos 3 protagonistes se retrouvent enfin seuls dans leur chambre, ils profitent pleinement de leur bonheur et de la douceur de cet instant intemporel en sachant que rien ne sera plus jamais comme avant. Ils contemplent avec amour et émerveillement ce magnifique Bébé qui a déjà traversé tant d'épreuves pour venir dans ce monde où il aura le besoin vital de former une entité indivisible avec ses parents, garants de sa sécurité, son épanouissement et son bonheur:
ils forment une famille.
 
03h12 - Maman et Bébé se reposent ensemble tandis que Papa rentre sereinement à la maison en repensant au déroulement de cette folle journée, le courage et la force de Maman, la venue d'Elliot, et le fait que quand même, en y repensant: elle méritait bien une cartouche, la petite stagiaire de 17h01...

 

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